20 ans TCHERNOBYL

Publié le par ptitreg

20 ans TCHERNOBYL

Veznova, Bélarus

Natasha Popova, 12 ans et Vadim Kuleshov, 8 ans. Natasha est née avec une microcéphalie, sa tête est trop petite. Vadim est atteint d'une maladie des os. Il est handicapé mental.

Il y a 20 ans, le 26 avril 1986, le réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl explosait, provoquant l'une des pires catastrophes nucléaires de l'histoire. L'accident de Tchernobyl a malheureusement contredit tous les discours rassurants des experts nucléaires qui à l'Est comme à l'Ouest clamaient qu'un accident n'était pas possible.

Il a aussi montré que le nucléaire est bel et bien une menace planétaire car le nuage radioactif a fait le tour du monde contaminant de nombreuses régions bien au delà des frontières de l'ex-URSS.

Tchernobyl est donc une catastrophe écologique mondiale qui aujourd'hui encore affecte de nombreuses polpulations. Cette catastrophe nous concerne tous car les erreurs du passé, entraînant des conséquences dramatiques pour l'homme et l'environnement, peuvent se répéter.

 

LE NUAGE DE TCHERNOBYL

L'accident de Tchernobyl a contaminé, selon des estimations internationales, entre 125 000 et 146 000 km2 de terres en Biélorussie, en Russie et en Ukraine, soit le tiers de la France.

Plus de 17 millions de personnes vivaient sur ces territoires contaminés.

9 millions d'entre elles ont été affectés dont 2 millions d'enfants.

L'Europe centrale n'a pas été la seule région à être touchée, les radiations ont aussi atteint des régions de la Scandinavie, de la Pologne, des Etats Baltes, le sud de l'Allemagne, la Suisse, la France et la Grande Bretagne. En 1986, les mesures de radioactivités font l'actualité dans tous ces pays là, sauf en France. Le ministre de l'agriculture de l'époque annonce :<< Le territoire français en raison de son éloignement a été totalement épargné. >> En fait, il s'avère que le nuage radioactif s'est arrêté à nos frontières. Par exemple le 7 mai 86, les services officiels annoncent une radioactivité au sol de 740 becquerels par m2 en Alsace, et à quelques pas de là, de l'autre côté de la frontière, les autorités allemandes déclaraient 10 000 à 50 000 becquerels. Surprenant, n'est-ce pas ?

Dans le souci de ne pas ternir l'image du nucléaire, haut fleuron national, les politiques et les erspnsables du nucléaire en France ont commis une double faute : ils ont dissimulé la gravité de la situation et n'ont donc déclenché aucun plan ni mesures d'urgence.

LES CONSEQUENCES SANITAIRES DE CET ACCIDENT NUCLEAIRE

Cette question est aujourd'hui encore très contreversée et pour cause...   

Greenpeace a rassemblé des travaux scientifiques, sur les conséquences sanitaires de l'accident de Tchernobyl, d'une quinzaine de chercheurs du Japon, d'Europe de l'Ouest, des Etats-Unis, de Russie et d'Ukraine.

Cette étude démontre que le nombre de victimes serait de l'ordre de 200 000.

Pourtant, selon l'ONU et l'agence internationale de l'énergie atomique, l'AIEA, 56 personnes sont décédées suite à l'accident de Tchernobyl et << 4000 personnes pourraient mourir pour avoir été exposées aux radiations après l'accident (...). Le bilan est donc bien en deçà des spéculations antérieures qui parlaient de dizaines de milliers de morts possibles >>.

Seulement voilà, cette étude porte exclusivement sur les zones fortement contaminées.

De plus, l'AIEA ignore les pays d'Europe occidentale qui ont pourtant eux aussi, été atteints par le nuage radioactif dans des proportions beaucoup plus faibles que les pays de l'ex-URSS.

Entre 1986 et 1991, 800 000 jeunes soviétiques ont été envoyés sur les lieux de la catastrophe pour nettoyer le site. Ce sont les fameux liquidateurs dont personne ne sait réellement ce qu'ils sont devenus. Selon des estimations, 75% d'entre eux seraient malheureusement décédés ou gravement malades.

Parrallèlement aux cancers, d'autres maladies se sont fortement développés en Ukraine et en Biélorussie...

Une multiplication des cas de leucémie et autres maladies du sang, des affections de la thyroïde, des troubles sanguins et des malformations ont été observés par les médecins Ukrainiens.

TEMOIGNAGE D'ELENA, 24 ANS.

Elle, et sa soeur ont toutes les deux eu une tumeur au cerveau. Le bras gauche d'Irina est partiellement paralysé suite à l'opération. Les deux jeunes femmes ont maintenant des problèmes de thyroïde. 

<< Tchernobyl m'a privée de nombreuses joies de mon enfance : la sensation des rayons chauds du soleil sur ma peau que j'aimais tellement, car ces rayons sont devenus radioactifs et nous devions rester à l'ombre : l'eau de la rivière dans laquelle nous avions l'habitude de patauger était, elle aussi, polluée. Je devais en outre refuser tous mes mets favoris, les champignons et les baies cueillies dans les bois. J'ai fini par m'habituer à ces restrictions et par réaliser qu'elles nous étaient imposées pour notre bien. La vie a repris son cours : j'ai grandi et suis allée à l'école. Je fus une très bonne élève. J'ai obtenu mon dîplome du lycée en 1988, avec les honneurs.

Je rêvais d'entrer à l'université.

Et là encore Tchernobyl s'est interposé. Ce n'est pas dans un établissement universitaire mais dans un établissement médical que j'allais me retrouver. Le jour où l'on m'a diagnostiqué une << tumeur au cerveau >>, mes parents revenaient de Minsk où ma soeur avait été opérée pour la même maladie.

Je ne savais pas comment dire à ma mère que nous devrions retourner à Minsk, le médecin, après m'avoir examinée, ayant décidé de me faire opérer à mon tour. C'est ainsi que Tchernobyl a empoisonné ma jeunesse >>.

Elena.   

En sibérie se trouve l'un des plus importants sites nucléaires au monde : le complexe de Tomsk. Depuis les premières exportations dans les années 70, Greenpeace a la preuve qu'au moins 100 000 tonnes de déchets d'uranium des pays européens ont été exportées en Russie. 

ET AUJOURD'HUI

Vingt ans après, les populations de Tchernobyl et du Bélarus (ex-Biélorussie) continuent de souffrir d'un point de vue médical, économiques, environnemental et social des conséquences de la catastrophe.

160 000 km2 de terres cultivées en Russie, en Biélorussie et en Ukraine, sont encore contaminées. Les habitants de ces zones se sont << adaptés >>. Ils se nourissent des aliments qu'ils cultivent sur place même s'ils savent que cette nourriture peut être contaminée. C'est vrai pour le lait ou la viande, mais aussi par exemple pour les champignons. Ils se chauffent au bois qui est abbatu sur place. Dans les cendres, des taux élévés de radioactivité ont été mesurés.

Trop peu de contrôles sont effectués par les autorités pour déterminer les risques.

Côté centrale nucléaire, tout est à l'abandon. Le sarcophage qui recouvre le réacteur se fendille de partout et les poussières radioactives encore présentes dans l'enceinte s'échappent vers l'extérieur. Les travaux de construction d'un nouveau sarcophage, financé par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, devraient démarrer en 2008. Celui-ci devrait rester hermétique pendant seulement une centaine d'années.

 

Titres écrits et composés exclusivement en mémoire des 20 ANS DE LA TRAGEDIE DE TCHERNOBYL

Renaud, Sanseverino, Tryo, Jeanne Cherhal, Louis Chédid...

  

Publié dans thesistersofmercy

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