Zéro de conduite (7)
Flash-back
Zéro de conduite
Rock me babies
Ci-gît un proviseur de lycée, terrassé après vingt ans de bons et loyaux services, par le passage de la bande des quatre Zéros dans son établissement.
<< Saluuuut ! >>, hurlement d'entrée en matière des Zéro de conduite, en première partie des viellards Bill Baxter pendant le << Rock au forum >> aux halles, Paris, France. Sur scène Anne-Sophie (13 ans) préposée à jeter la gourme collective sur l'air de << School Junky >>. Johan qui assure tel un vieux requin à la guitare. Franck à la basse, le deuxième requin. Enfin Guillaume à la batterie, chef de file des << Go Goldorak go >>. Tout ce beau monde s'échelonnant de onze à quatorze ans. Vieux routards, les kids d'Issoudun ont déjà jammé avec Chris Bailey, explosé à Bourges après les Inmates et Gun Club, et écrasé la concurrence lors du Boulevard du Rock de Bordeaux.
Dans leur loge, après le rappel prétexte à une << Lucille >> régénérée", nos héros sont fatigués. Anne-Sophie (également préposée à recevoir ces peignes-culs de journalistes) accorde interview sur interview. << On a commencé dans le garage de mes deux cousins et puis voilà... >>. Pas vraiment sidérée de se retrouver sur une scène.
Les maîtres : << On aime les Sex Pistols, Clash et Gun Club aussi >>. La dame est en quatrième et se demande s'il faudra accepter des concerts qui feraient manquer l'école. << Jusqu'à maintenant on s'est débrouillé de rater seulement des samedis matins et des marcredis, maintenant on va voir, de toute façon les parents sont assez d'accord >>.
Guillaume là-bas se planque : << Il n'aime pas tellement les journalistes, pour lui l'important c'est de jouer... >>. Il a également fait la gueule à notre beau Président quand ils ont joué pour l'inauguration du Zénith à Pantin. Anne-Sophie, plus mondaine, lui a dit que la salle lui plaisait et que dans l'ensemble ils étaient contents. Le Président d'ailleurs avait l'air d'aimer le rock de ces kids-là : << Il tapait du pied par terre tout le temps pour battre la mesure >>. Y'a plus qu'à faire pareil. Saluuuut...
Sylvie COULOMB